En matière d'obsèques, l'Islam définit quelques règles particulières pour les familles en deuil.
L’attitude d’un musulman lors d’un décès
Il n’est pas toujours facile de faire face à la mort d’un proche. Plus forte que tout, la mémoire du défunt ne peut être évitée. La tristesse, de simples signes ou des souvenirs ne sont pas à proscrire, au contraire, il est normal d'avoir des pensées pour le défunt. Il est compréhensible d'être triste, de souffrir de la perte d'un être cher. Aucune larme ne doit être refoulée, car cela est normal.
Le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit « L'oeil pleure, le coeur est triste, mais nous ne disons que ce qui plait à notre Seigneur. Ô Ibrahim, ta séparation nous chagrine ! ».
[Rapporté par Al-Bukhari 1220 et Mouslim 4279]
Toutefois, la mort en Islam se traite d'une certaine façon. L'Islam interdit toute expression de la douleur. Les expressions faites par lamentation en hurlant, en battant la poitrine et les joues, en se déchirant les cheveux ou les vêtements ou encore en brisant des objets sont interdites.
Lorsque l’on doit faire face à un décès, il est primordial de savoir faire preuve de patience et d’espérer la récompense d’Allah. Il est très important de ne pas commettre d’acte condamnable et de savoir regretter les défunts dans le calme, conformément à la parole d’Allah Exalté :
Et fais la bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint : « Certes, nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons. »[sourate Al Baqara v 155-156]
Et Allah leur a promis beaucoup de biens. Il dit : « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la Miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés. » [sourate Al Baqara v 157]
Obligation de s’occuper des défunts
Il existe un devoir communautaire ou « exonératoire » (fardu kifâya), qui consiste à devoir s’occuper des obsèques du défunt, de laver sa dépouille et d’accomplir la prière sur lui :
Si l’un ou l’une des personnes de la communauté décide de l’accomplir (il obtiendra seul sa compensation de la part de Dieu) l’intégralité de sa communauté sera exemptée de la punition de Dieu. En revanche, si personne ne le fait, toute la communauté sera alors condamnable par Dieu.
La prière sur le défunt
Le décès, en Islam, possède une dimension sociale profonde. Dans le sens ou elle ressoude la communauté des croyants autour de la personne décédée.
La communauté se recueille ensemble pour prier le défunt, c'est ce que l'on nomme la « salat al janaza » (prière mortuaire)
Les docteurs de la Loi ont convenu que la prière réservée au défunt est un devoir. Car le messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a donné l'ordre aux musulmans de la faire et ils ont continué à l'exécuter depuis ce temps-là.
Elle reste donc une obligation plus qu’un devoir dont toute la communauté restante est déchargée. La prière se pratique de la façon suivante.
Les 4 étapes :
Le 1er Takbîr : (Après Allahou Akbar) : Réciter sourate Al Fatiha
Le 2ᵉ Takbîr : (Après Allahou Akbar) : Réciter Salat Ibrahimiya,
Le 3ᵉ Takbîr : (Après Allahou Akbar) : Faire Doua pour le défunt
Le 4ᵉ Takbir : (Après Allahou Akbar) : Faire Doua pour tous les Musulmans et toutes les Musulmanes,
NB : Le dernier Takbîr après le quatrième Takbîr, à ce niveau on doit attendre quelques secondes et dire Assalaamou'alaykoum (le salut)
Accompagnement et cortège funéraire
Selon Abou Hourayra (رضي الله عنھ), le Messager d'Allah (صلى الله علیھ و سلم) a dit :
"Celui qui assiste aux funérailles de quelqu'un jusqu'à ce qu'on prie sur lui, a une montagne de récompenses et celui qui reste jusqu'à son enterrement en a deux".
(Al-Boukhâri, Mouslim)
Selon lui encore, le Messager d'Allah (صلى الله علیھ و سلم) a dit :
"Celui qui accompagne le cortège funèbre d'un musulman, poussé par sa foi et son désir de la récompense de Dieu, et qui reste avec lui jusqu'à ce qu'on prie sur lui et jusqu'à la fin de son inhumation, retourne avec deux masses de récompenses, chaque masse égale au mont Ouhoud. Celui qui participe à la prière et retourne avant son inhumation, revient avec une seule masse de récompenses".
(Al-Boukhâri)
Les condoléances
Dans la Sunna, les condoléances n'ont aucun protocole précis. Elles ne constituent aucun rassemblement particulier.
Les condoléances sont présentées par le musulman, chez lui, dehors, ou au cimetière, après le dernier souffle du défunt, avant ou après la prière.
La main peut être saisie en invoquant les choses appropriées telles que :
« Qu’Allah augmente ta récompense, t’aide à supporter avec patience et efface ton malheur. »
Si la personne décédée est musulmane, il faut prier Allah pour qu'Il lui pardonne et lui fasse miséricorde.
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